• Le lion et le rat

    Le Lion et le Rat

    Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde :
    On a souvent besoin d'un plus petit que soi.
    De cette vérité deux Fables feront foi,
    Tant la chose en preuves abonde.
    Entre les pattes d'un Lion
    Un Rat sortit de terre assez à l'étourdie.
    Le Roi des animaux, en cette occasion,
    Montra ce qu'il était, et lui donna la vie.
    Ce bienfait ne fut pas perdu.
    Quelqu'un aurait-il jamais cru
    Qu'un Lion d'un Rat eût affaire ?
    Cependant il advint qu'au sortir des forêts
    Ce Lion fut pris dans des rets,
    Dont ses rugissements ne le purent défaire.
    Sire Rat accourut, et fit tant par ses dents
    Qu'une maille rongée emporta tout l'ouvrage.
    Patience et longueur de temps
    Font plus que force ni que rage.

        Jean de LA FONTAINE   (1621-1695)


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  • Je n'ai, je le sais bien, aucun talent de dessinateur.

    Toutefois, ce qui s'est produit, à plusieurs reprises cette année, que des chrétiens se fassent égorger par des musulmans ne peut me laisser indifférent.

    C'est aussi pourquoi j'ai tenté de mettre en traits quelques réflexions.

    Méditation sur les nouveaux martyrs

    Chacun écoute ce qui le guide. Je pense m'être inspiré (sans vraiment y penser) de l'icône d'Abba Menas, qui est au Louvre.

    Méditation sur les nouveaux martyrs

    Alors même que l'auditeur du démon se croit vainqueur parce qu'il assassine un serviteur de Dieu, celui-ci reçoit la croix du martyre et la palme de la victoire.

     

    Méditation sur les nouveaux martyrs

    L'auditeur du démon a accompli son crime. Ce qu'il ignore, c'est que le Christ Sauveur recueille l'âme de son serviteur. Incontestablement, je me suis inspiré de l'icône de la Dormition de la Mère de Dieu

     

     

     

     


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  • Le héron

       Un jour sur ses longs pieds allait je ne sais où
       Le Héron au long bec emmanché d’un long cou.
                  Il côtoyait une rivière.
       L’onde était transparente ainsi qu’aux plus beaux jours ;
       Ma commère la Carpe y faisait mille tours
                  Avec le Brochet son compère.
       Le Héron en eût fait aisément son profit :
       Tous approchaient du bord, l’Oiseau n’avait qu’à prendre ;
                  Mais il crut mieux faire d’attendre
                  Qu’il eût un peu plus d’appétit.
       Il vivait de régime, et mangeait à ses heures.
       Après quelques moments l’appétit vint ; l’Oiseau
                  S’approchant du bord vit sur l’eau
       Des Tanches qui sortaient du fond de ces demeures.
       Le mets ne lui plut pas ; il s’attendait à mieux,
                  Et montrait un goût dédaigneux
                  Comme le Rat du bon Horace.
       Moi des Tanches ? dit-il, moi Héron que je fasse
       Une si pauvre chère ? Et pour qui me prend-on ?
       La Tanche rebutée, il trouva du Goujon.
       Du Goujon ! c’est bien là le dîné d’un Héron !
       J’ouvrirais pour si peu le bec ! aux Dieux ne plaise !
       Il l’ouvrit pour bien moins : tout alla de façon
                  Qu’il ne vit plus aucun Poisson.
       La faim le prit ; il fut tout heureux et tout aise
                  De rencontrer un Limaçon.
                  Ne soyons pas si difficiles :
       Les plus accommodants, ce sont les plus habiles :
       On hasarde de perdre en voulant trop gagner.
                Gardez-vous de rien dédaigner ;
       Surtout quand vous avez à peu près votre compte.
       Bien des gens y sont pris ; ce n’est pas aux Hérons
       Que je parle ; écoutez, humains, un autre conte ;
       Vous verrez que chez vous j’ai puisé ces leçons.

    Jean de LA FONTAINE   (1621-1695)


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